L’urgence climatique supplantée par le foulard en France

Alors que les températures sont montés à plus de 49°C au Canada et qu’une centaine d’incendies dévastent toujours l’ouest du pays, alors que le Japon se trouve sous des torrents de boues, que la Russie se noie sous les pluies torrentielles, que les eaux du golfe du Mexique se sont mises à bouillir, que la planète ne cesse de nous alerter sur un dérèglement climatique qui devrait mobiliser tous les Etats, voilà-t-il pas qu’en France, nos responsables politiques ont déjà fixé leurs priorités.

En effet, cela ne vous a surement pas échappé mais depuis plus d’une semaine les discussions se sont largement focalisées sur l’interdiction du Burkini, du foulard, des drapeaux étrangers et «des danses venus d’ailleurs».

Sans grande surprise, CNews avait dégainé en lançant (saison estivale oblige) un énième sondage tout moisi sur le « Burkini ». Le 30 juin, la chaîne dévoilait les fruits de cette étude tant attendue où, à la surprise générale, on apprenait que plus de 73% des sondées étaient contre le Burkini. Quelle belle affaire !

Autre prise de position, et pas des moindres, avec celle d’Éric Ciotti qui, en pleine hémicycle, avait poussé sa petite guelante sur ce qu’il jugeait être l’unique problème de la France, à savoir « le foulard ».

"Vous refusez de vous attaquer au vrai problème. Il n'y a pas de problème de voile à l'école pour les accompagnants scolaires. Il n'y a pas de problème dans les bureaux de vote. Circulez, il n'y a rien à voir, on ne change rien et on se donne rendez-vous à la prochaine attaque terroriste".

Ce député des Alpes-Maritimes fait l'exploit de dire en toute tranquillité que les femmes portant le foulard sont des terroristes en puissance sans que personne ne demande sa suspension ou la fin de sa carrière politique.

Ce membre de Les Républicains réagissait ainsi à la polémique lancée au premier tour des régionales par des groupuscules d’extrême-droite qui s’étaient acharnés sur une présidente de bureau de vote au motif qu’elle portait un foulard.

Enfin, jeudi dernier, c’était au tour de la députée Les Républicains du Doubs, Annie Genevard, de poursuivre sur le même crédo identitaire pour s’attaquer, sans vergogne ni complexe, aux célébrations d’une certaine communauté, sans la nommer clairement. Son amendement prévoyait d’interdire carrément les drapeaux étrangers (évidemment non européens) dans les mariages civils ainsi que les « danses venues d’ailleurs ».

Voici le degré zéro de la politique, voilà où en sont réduit ceux qui pensent sérieusement représenter la république et les français. Voilà ceux qui vous font des leçons de morale, vous expliquent ce que vous devez dire et faire mais qui ferait mieux de se taire définitivement.

Pendant que la planète étouffe, ces pyromanes de la république alimentent, eux, le feu d’une nouvelle guerre de religion contre les français musulmans qu’ils tentent désespérément de civiliser, de museler et de mater.

A ceux qui n’ont comme unique quête politique que celle de s’opposer à la présence des musulmans et à leur visibilité dans l’espace public, sachez que vous faites d’ores et déjà partie des vestiges du passé et que nous sommes l’avenir de ce pays.

En effet, une nouvelle page de notre Histoire s’écrit aujourd’hui. Pour y prendre part, osez l’émancipation et rejoignez nos équipes réparties sur l’ensemble du territoire.