Le 15 mars : de la loi contre le voile à la journée internationale contre l’islamophobie.
Ce n’est ni une invention des mollahs, ni des « islamistes » pour empêcher la critique de leur projet de société.
Ce n’est ni un « racisme imaginaire », ni une « intoxication idéologique ».
Ce n’est pas non plus une peur irraisonnée de l’islam et des musulmans, pas plus que la négrophobie ou la grossophobie ne seraient une peur irraisonnée des Noirs ou des personnes en surpoids.
L'islamophobie est une réalité vécue en France et de par le monde, à des degrés divers, par les musulmans.
Et le combat contre ce fléau est non seulement d’actualité, mais il devrait être un impératif quand on sait les discriminations et autres crimes commis en son nom.
C’est au nom de l'islamophobie qu’en France, on souhaite réduire les musulmans à l’invisibilité, qu’on discrimine les femmes voilées à l’embauche, qu’on dissout des associations sous des prétextes fallacieux, qu’on ferme des mosquées dont les représentants sont critiques envers la politique du gouvernement, qu’on expulse imams et prédicateurs sans autre forme de procès qu’une décision préfectorale, qu’on ferme des écoles confessionnelles musulmanes, qu’on bafoue la liberté d’expression de prêcheurs ou de simples musulmans engagés pour donner des gages à l’extrême droite, et qu’on qualifie d’islamiste ou de « séparatiste » quiconque ose s’opposer à cette politique ou réclamer ses droits.
C’est également l’islamophobie qui conduit le régime chinois à emprisonner un million d’Ouïghours dans des camps de concentration, à les torturer et les endoctriner, les contraignant à renoncer à l'islam.
C’est l’islamophobie qui conduit le régime birman à faire des Rohingyas des apatrides victimes d’apartheid, de nettoyage ethnique et de persécution depuis des décennies.
C’est l’islamophobie qui conduit le gouvernement nationaliste hindou à persécuter la minorité musulmane et à encourager les expéditions punitives, les exécutions sommaires et les pratiques discriminatoires.
C’est pourquoi l’ONU a décidé, pour la première fois, de faire du 15 mars la journée internationale de lutte contre l’islamophobie.
L’UDMF salue cette décision et rappelle que l’islamophobie en France est souvent politique, et qu’à ce titre, elle doit être combattue sur le plan politique.
Ironie de l’Histoire, cette journée est proclamée le même jour que celui où l’Etat français a décidé d’interdire en 2004 le voile à l’école publique alors que la neutralité, conformément à la loi de 1905, visait les représentants de l'Etat et non les usagers des services publics.
Ce fait unique en Europe n'est hélas pas anecdotique. Depuis l'interdiction du 15 mars 2004, d'autres lois ont visé les musulmans, leur visibilité dans l’espace public ou leur engagement.
La dernière en date, « loi contre le séparatisme », a ouvert la voie à de nombreuses dérives, dans le mépris des libertés publiques fondamentales.
L'UDMF continuera à s’y opposer et à réclamer son abrogation.
L'UDMF continuera à se battre, comme elle le fait à chaque échéance électorale depuis 2012, et comme elle le fera, dès l’an prochain, aux élections européennes.
Farid OMEIR, Président de l'Union des Démocrates Musulmans Français